

« Sois marqué de l’Esprit-Saint, le don de Dieu »
Le dimanche 19 mai, fête de la Pentecôte, vingt-cinq adultes et grands jeunes, venus des diverses paroisses du diocèse seront confirmés à la cathédrale.
En cette année de la foi, le service diocésain du catéchuménat a pris l’heureuse initiative de lancer dès l’automne cette question : « La confirmation, pourquoi pas moi ? ».
Elle a fait son chemin dans le cœur d’hommes et de femmes qui la portaient en eux et plus ou moins clairement attendaient cet appel. Ils se sont longuement et profondément préparés, accompagnés par des « aînés » dans la foi. Au terme de leur cheminement chacun m’a adressé une lettre de demande. Ce sont autant de beaux cadeaux, de beaux signes de confiance, de contemplation des chemins de Dieu dans nos vies humaines. Elles font grandir la foi de ceux qui les écrivent comme de celui qui a reçu la grâce de les lire.
Avec toute la discrétion nécessaire, je vous en livre quelques ‘ fioretti ‘, espérant qu’ils nourriront aussi votre prière. Ce sont des extraits, inévitablement moins forts quand ils sont isolés de tout un parcours de vie. J’aurais pu en choisir d’autres…il fallait malheureusement choisir. Je n’ai changé aucun mot, gardant ainsi à chaque expression une saveur toute personnelle.
« J’ai commencé à accompagner ma femme à la messe, mais pas simplement pour lui tenir compagnie. J’ai eu une sorte de besoin intime, comme une toute douce force de gravité. Et pendant la lecture des évangiles, je ne peux le dire autrement, le Christ m’a parlé, nous parle à tous. J’ai toujours cru tout au long de ma vie que je marchais en pleine lumière, en pleine clarté. Mais là j’ai découvert que si on n’est pas avec le Christ, c’est vivre dans le plus épais des brouillards » . « Je n’ai pas pris la décision de devenir chrétien, depuis ma tendre enfance je recevais l’amour du Christ. Je n’ai pas toujours tourné ma vie vers le Christ mais le Christ était toujours présent au fond de moi. Je lui laisse simplement ma porte plus grande ouverte aujourd’hui pour mon bonheur et celui de mes proches…Dans ce don de la foi, ce qui me parait indissociable de l’amour de Dieu , c’est la charité. Une charité à temps plein : dans nos actions, nos gestes, nos pensées, nos prières. Et à travers la charité, la pauvreté de cœur, l’humilité, se reconnaître pécheur ».
« Mon chemin est tracé et ma demande est réfléchie. Chacun a sa foi et sa façon de l’exprimer. A travers mon métier je suis confronté à la renaissance et à la mort tous les jours, donc, à mon avis le Seigneur et l’Esprit-Saint est présent ».
« Même si nous nous sommes toujours identifiés comme chrétiens, nous célébrions très peu. Puis notre fille s’est préparée à sa première communion, il a fallu l’accompagner car ça n’avait aucun sens de lui donner un « enseignement » sans pratique personnelle…en la suivant à des cours de préparation, il était donné aux parents la possibilité de participer à des groupes de réflexion et cela m’a beaucoup intéressé…puis je suis allé régulièrement à la messe… »
« Bien qu’ayant fait toutes mes études dans les établissements scolaires catholiques, mes parents m’ont laissé le choix de ma religion et j’ai donc décidé de me faire baptiser adulte après un parcours de préparation, il y a 24 ans…Je participe activement à l’annonce de la Bonne Nouvelle…Je jais partie d’un groupe de catéchuménat. Mais, dans ma vie chrétienne, je ressens ce manque de la confirmation afin de clore mon parcours de sacrements ».
« Les années ont passé entre douleurs, découragement et périodes de calme. Quand mon fils a eu 8 ans il a commencé le catéchisme et cette période a été pour moi une vraie renaissance, je me suis reconnectée à la communauté des chrétiens, j’ai retrouvé le chemin de l’église et des messes si longtemps absentes de ma vie. Très vite j’ai ressenti un apaisement, j’étais soutenue et j’avais un frère de douleur en Jésus…Je me présente aujourd’hui pour demander le sacrement de confirmation avec toute cette histoire derrière moi et devant moi la volonté de poursuivre mon engagement dans la communauté… »
« Mon contact quotidien dans la pédagogie auprès des enfants nécessite une intelligence de cœur que cette démarche [la confirmation] abreuve et construit. Elle est le sens à ma vie qui aide à ouvrir mon cœur à toutes les situations que je rencontre. Je ne concevrai pas ma vie sans cette dimension spirituelle et je suis heureuse de pouvoir la partager avec cette communauté accueillante et dynamique »
« Il n’est pas facile de décrire avec des mots ce que je ressens concernant cette démarche de confirmation, mais après un long chemin de 42 ans, j’ai le sentiment profond de revenir vers la lumière et de donner à ma vie tout son sens. J’ai le cœur rempli de gratitude envers Notre Seigneur Jésus Christ pour tout l’amour qu’il nous donne ».
« Je vis une forme d’impatience à recevoir le don de l’Esprit-Saint, je m’en veux presque de ne pas y avoir pensé avant mais j’ai compris que la vie chrétienne est faite de rencontres qui nous font avancer et que Dieu donne ses grâces quand nous en avons besoin ».
« Cela fait 27 ans que tous les soirs je prie…l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Grâce à Notre Père j’ai essayé de découvrir et d’apprendre ce que mes camarades ont connu à travers le Caté…De fils en aiguille dans un certain secret, je sentais vraiment que j’avais découvert un trésor…Depuis quelques années je lis le matin les textes de la prière du jour de Prions en Eglise, je prie toujours le soir. C’est ce que j’ai de plus précieux dans ma vie…j’ai toute la vie pour tenter de vivre un peu plus en communion avec notre Dieu…Je ne désire pas un savoir, un pouvoir…je veux demander à Dieu de me bénir et je veux le prier de rester à mes côtés et que je puisse toujours prier et louer l’amour de ma vie ».
Cette foi partagée c’est le trésor de l’Eglise. Nous grandissons dans le Christ les uns par les autres lorsque nous constatons que Dieu ne cesse pas d’habiter nos vies et de nous inspirer les choix qui la rende plus belle. L’Esprit-Saint nous donne les mots du témoignage et construit notre fraternité. Il fait de nous, ensemble, le corps du Christ. Aussi, la célébration de la confirmation ne saurait être une démarche individuelle, privée. Elle ne peut être qu’ecclésiale. Bien sûr elle rejoint d’une manière toute particulière ceux qui ont demandé à recevoir ce sacrement mais la grâce qu’ils en recevront est une grâce en Eglise et pour l’Eglise. Aussi la communauté diocésaine toute entière est-elle invitée à se rassembler à la cathédrale pour accueillir les nouveaux confirmés et pour reconnaitre avec eux qu’elle est l’Eglise dans le don de l’Esprit. J’invite d’abord les chrétiens qui les ont accompagnés de manière proche pendant ces derniers mois, les communautés paroissiales auxquelles ils appartiennent, avec leurs prêtres, mais aussi l’ensemble des chrétiens du diocèse car, dans le Christ, nous ne sommes pas étrangers les uns aux autres, nous sommes frères et nous saisissons toutes les occasions offertes de le manifester et de resserrer les liens de notre fraternité. A la Cathédrale, le jour de la Pentecôte, chacun aura sa place.
Tous ensemble, accueillons le don de l’Esprit-Saint !